« [...] Je photographie le privilège, l'évanescence, l'improbable ou la beauté. J'y cherche l'émotion et la quête en est d'autant plus désespérante. Souvent j'envie ceux qui savent photographier la vie. Moi je la fuis. Je pars de rien. Je ne témoigne de rien. J'invente une histoire que je ne raconte pas, j'imagine une situation qui n'existe pas. Je crée un lieu ou j'en efface un autre, je déplace la lumière, je déréalise et puis j'essaie. Je guette ce que je n'ai pas prévu, j'attends de reconnaitre ce que j'ai oublié. Je défais ce que je construis, j'espère le hasard et je souhaite plus que tout être touchée en même temps que je vise. »
« Les secteurs d’une ville sont, à un certain niveau, lisibles. Mais le sens qu’ils ont eu pour nous, personnellement, est intransmissible, comme toute cette clandestinité de la vie privée, sur laquelle on ne possède jamais que des documents dérisoires. » (Guy Debord, Critique de la Séparation, 1961)
« Qu'il s'agisse des vestiges ou du corps d'autrui, la question est de savoir comment un objet dans l'espace peut devenir la trace parlante d'une existence, comment inversement une intention, une pensée, un projet peuvent se détacher du sujet personnel et devenir visibles hors de lui dans son corps, dans le milieu qu'il se construit. » (Maurice Merleau-Ponty,Phénoménologie de la perception, 1945, p. 406)
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